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Le paramédical : un secteur d'avenir

Le secteur paramédical rencontre une pénurie de personnel. Pourtant, le paramédical est un secteur d'avenir, avec plusieurs métiers porteurs !
22/12/20207 mins
Par Mélie Castelain
Le paramédical : un secteur d'avenir

Parmi les différents secteurs d’activité, celui dont on a le plus parlé depuis le début de cette année 2020 est sans aucun doute le paramédical. Le manque de professionnels qualifiés immédiatement disponibles est même devenu un problème d’ampleur nationale. En première ligne dans la lutte contre la Covid-19, le paramédical doit former et recruter massivement au cours des prochaines années.

Pour vous, Hupso fait le point sur l’avenir de ce secteur d’activité. 

Le paramédical, un secteur mis en avant par la crise sanitaire

On ne s’est jamais autant intéressé au médical et paramédical que cette année. La crise de la Covid-19 a mis en avant notre système de santé et surtout ses failles. Avec peu de moyens, donnant de leur personne, les soignants ont été applaudis en héros.

Le bon fonctionnement de la société dépend de celui du secteur de la santé. Même l’économie, mise à l’arrêt pour limiter l’afflux de patients dans les hôpitaux, n’apparaît plus comme toute puissante. C’est un véritable coup de projecteur sur le paramédical !

La crise sanitaire a permis une prise de conscience. Car la Covid n’est pas le seul défi que le paramédical doit relever. Le vieillissement de la population en est un autre, car il crée de nouveaux besoins. Les personnes âgées veulent rester chez elles le plus longtemps possible, qu’elles soient dépendantes ou non. Elles doivent donc être accompagnées par des professionnels du soin. 

Il y a d’autres phénomènes structurels qui méritent d’être mentionnés : pénurie de médecins, augmentation des hospitalisations à la journée, impact du mode de vie sédentaire…

La situation que cette crise sanitaire a révélé est donc celle d’un secteur qui va mal, alors même qu’il est indispensable. 

Les mesures gouvernementales pour soutenir un secteur en pénurie de personnel

Suite à la crise sanitaire qui a mis le secteur paramédical sous tension et révélé certaines  insuffisances et un réel manque de moyen, un Ségur de la santé a été organisé. Il a donné lieu à des accords consacrant 8.2 milliards d’euros à la revalorisation des métiers des établissements de santé et des EHPAD et à l’attractivité de l’hôpital public. Il en ressort 33 mesures, organisées en 4 piliers :

  • Pilier 1 : transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent.
  • Pilier 2 : définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service de la qualité des soins.
  • Pilier 3 : simplifier les organisations et le quotidien des équipes de santé pour qu’ils se consacrent en priorité à leurs patients.
  • Pilier 4 : fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers.

Consulter les conclusions du Ségur de la Santé.

Dans le premier pilier, une mesure concerne plus particulièrement la formation des futurs professionnels du secteur. Il s’agit de la Mesure 4.

Mesure 4 : augmenter le nombre de professionnels paramédicaux formés

Augmenter immédiatement les effectifs en formation paramédicale, après concertation avec les régions :

  • extension des capacités de formation des instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) offertes sur Parcoursup comprise entre +5 % et + 10, % (cible de 2000 places supplémentaires dès la rentrée 2020 et poursuite dans les 5 ans à venir) ;
  • augmentation progressive des effectifs aides-soignants avec un objectif de doublement des entrées en formation d’aides-soignants d’ici 2025.

Pour ce faire, 15.000 recrutements vont être réalisés pour soutenir l’emploi hospitalier à court terme. En parallèle, “dans chaque établissement hospitalier, un diagnostic sera réalisé sur la situation des effectifs : postes vacants, absentéisme, emplois précaires, besoins de formation, besoins en effectifs supplémentaires. Un financement national sera mis en place pour soutenir la couverture de ces besoins en recrutements et renforcer les équipes de remplacement dans les établissements” (p.50).

Les mesures du Ségur qui concernent l’emplois s’accordent parfaitement au plan #1jeune1solution, qui est un des volets du Plan de Relance : il s'agit de pousser les jeunes vers les métiers d’avenir. Et donc, entre autres, vers les métiers du soin et de la santé. 

Il est donc clair que le Gouvernement déploie des moyens considérables pour soutenir l’emploi et la formation des professionnels du secteur paramédical.

Quels sont les métiers du paramédical ?

Avant d’aborder les métiers du secteur paramédical, il nous paraît important de faire un point rapide sur ceux qui n’en font pas partie. A savoir : les métiers du médical. Car médical et paramédical sont bien deux secteurs distincts même si les deux regroupent des métiers de la santé.

Les métiers du médical sont regroupés dans trois domaines : 

  • la médecine : médecin, chirurgien.
  • l’odontologie : chirurgien-dentiste, stomatologue, orthodontiste.
  • la maïeutique : sage-femme.

Pour exercer un de ces métiers, il faut donc réussir une formation médicale. Ce sont des études longues : 5 ans minimum pour devenir sage-femme et jusqu’à 12 ans pour devenir chirurgien.

Les métiers du paramédical demandent généralement une formation plus courte que celles du médical : de quelques mois à trois ans en moyenne. Ils se classent en quatre domaines:

Les besoins en recrutement ne sont pas les mêmes selon les domaines et les métiers : ce sont surtout les professionnels de santé qui sont les plus demandés actuellement. Le secteur a cependant besoin des professionnels de tous les domaines pour fonctionner normalement car leurs activités sont interdépendantes.

La situation de l’emploi dans le paramédical

Le paramédical est un secteur dans lequel il y a pénurie de main d'œuvre qualifiée. Cette pénurie est, comme nous l’avons vu, prise très au sérieux par le gouvernement français. Les recrutements sont permanents et, de manière générale, difficiles par manque de candidats. 

Selon le rapport El Khomri, il faudrait former 350.000 personnes d’ici à 2024 pour répondre aux besoins du secteur.

Nous nous basons ici sur les chiffres de l'Enquête besoins en main-d'œuvre 2020 publiée par Pôle-emploi.
 

Métier

Nombre de projets de recrutement en 2020

Pourcentage de recrutements difficiles

Aide-soignant et auxiliaire de puériculture

81863

62%

Infirmier

37430

49%

Techniciens médicaux et préparateurs

7689

72%

Spécialistes de l’appareillage médical

5565

82%

Autres professionnels paramédicaux

7890

77%

On constate que plus de la moitié des recrutements sont difficiles. Certains métiers sont considérés comme en tension dans la plupart des départements français. Il s’agit en particulier du métier d’aide-soignant.

Déjà très porteur en 2020, le secteur paramédical devrait être à l’origine de recrutements toujours plus nombreux en 2021 et 2022. 

Nous citons ici le Ministère de Travail, de l’Emploi et de l'Insertion, dans sa synthèse “Les métiers en 2022. Prospective par domaine professionnel”  : 

“Les métiers de la santé et de l’action sociale, culturelle et sportive bénéficient deperspectives d’emplois très favorables. Employant près de 2,6 millions de personnes en 2010-2012 (plus d’une personne en exercice sur dix), ces métiers gagneraient 303 000 emplois sur la période 2012-2022 selon le scénario central, soit une hausse annuelle moyenne de 1,1 %, plus élevée que dans l’ensemble des métiers. À l’exception des médecins, pour lesquels le remplacement des départs en retraite n’est pas assuré à cet horizon, toutes les familles professionnelles de la santé et du domaine social, culturel et sportif devraient progresser, notamment les infirmiers et les aides-soignants, dont les effectifs augmenteraient de près de 200 000 sur dix ans (+1,6 % par an). Portée par des évolutions démographiques et sociétales, la dynamique d’emploi dans ces professions devrait être soutenue quel que soit le scénario macroéconomique.”

Il est important de préciser que ces prévisions datent d’avant la crise de la Covid-19. Les besoins sont actuellement bien plus élevés que cela. Reste un problème de taille : la disponibilité de professionnels qualifiés ! Le secteur de la santé sera l’un des plus porteurs au cours des prochaines décennies. 

Quelles formations pour travailler dans le paramédical ?

Pour travailler dans le paramédical, il faut obligatoirement passer par la case formation. En effet, ces métiers sont techniques et nécessitent de solides connaissances. 

De nombreux métiers du paramédical sont accessibles sans conditions de diplôme ni expérience exigée. Pour entrer en formation, il faut nécessairement réussir un concours d’entrée : les concours du paramédical se présentent généralement sous la forme d’épreuves écrites ou de l’examen d’un dossier de candidature (pour les concours aide-soignant et auxiliaire de puériculture) puis d’un entretien de motivation. Ce sont des formations courtes (moins d’un an) avec de nombreux stages pratiques. Il s'agit par exemple de :

En décembre 2018, le concours infirmier a été réformé. Désormais, il faut soit être titulaire du bac, soit justifier de trois ans d’expérience professionnelle, quel que soit le domaine et le métier. Le recrutement s'effectue toujours sur concours, composé d’un écrit (culture générale, mathématiques) et d’un entretien de motivation pour la voie professionnelle. Les bacheliers sont soumis à une sélection via Parcousup. La formation dure dans tous les cas trois ans.

Pour les bacheliers, il existe d’autres formations paramédicales. Ce sont des formations longues (trois ans), accessibles sur concours :

Les possibilités de financement sont nombreuses, en particulier lorsque le métier choisi est considéré comme en tension. Une fois le diplôme d’Etat obtenu, l'insertion professionnelle est immédiate et les possibilités d’évolution attrayantes. 

Le paramédical, un secteur indispensable notre avenir

Que ce soit pour faire face à l'inévitable vieillissement de la population, à une pandémie ou tout simplement pour veiller à notre bien-être, le paramédical est un secteur indispensable au bon fonctionnement de la société. Quelles que soient les innovations techniques, l’humain est irremplaçable dès lors qu’il s’agit de prendre soin de son prochain.

Cette année 2020 nous l’a bien montré : le nombre de lits et de respirateurs disponibles a pu poser problème au début de la pandémie de Covid-19. Mais une fois que la production de respirateurs a permis d’augmenter le nombre de places en réanimation un autre problème s’est posé : il n’y avait pas assez de soignants pour permettre d’y placer des malades. Sans parler des besoins en rééducation pour les patients après leur passage en réanimation, des interventions déplacées qu’il faut “rattraper” entre deux vagues…. Former des professionnels du paramédical est aujourd’hui une priorité nationale !

C’est pourquoi, chez Hupso, nous mettons tout en œuvre pour accompagner les candidats motivés dans la réussite de leurs concours paramédicaux ! Spécialiste de la préparation en ligne depuis 2016, Hupso utilise une pédagogie sur-mesure, centrée sur l’élève et ses besoins. 

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Mélie CastelainRédacteur de contenus

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